Pour habiller la voix langoureuse de la chanteuse sur les cinq titres de son premier EP à venir, il fallait des musiques à la hauteur : amples et cinématographiques, tout en contrastes vertigineux, ombre et lumière mêlées, entre trip-hop et chant d’opéra, lyriques envolées de violons à la Angelo Badalamenti et vibrato de guitare à la « Bang Bang ». Chaque titre est un petit film à lui tout seul. Lynchien, comme « (it could have been) love », dont le clip tourné dans les décors de western, naguère fréquentés par Tarantino ou les frères Coen, d’Almeria, en Andalousie, ajoute encore au mystère. Romantique, à l’instar de « Plonge », plongée dans les abysses de l’anxiété, au clip, par contraste, ensoleillé. Noir, comme « Hypersexual », qui traite de l’hypersexualisation, encore trop souvent exigée, de la part des majors, des artistes féminines. Ou encore fellinien, tel le baroque « Amore Sacro », qui donne son titre à l’EP. L’opus s’achève sur « Brest », une sublime ballade hantée avec cordes et piano.