After revealing his Soul Makossa to the public in 1972, Manu Dibango recorded the same year, a strange and majestic musical beast : Africadelic.
Following a request of afro-urban sounds dedicated to French TV and radio shows seeking athmospheric background music, Manu Dibango entered Mondiaphone studio, Louis Delacour’s library music label. Embracing the composing for image game, the musician recorded in crazy conditions the tracks that will become Africadelic and African Voodoo, ignoring the destiny and future success of these two wonderful albums.
Africadelic is a real groovy gem in echo to James Brown or Isaac Hayes, mixing Afro-Soul, Funk and Jazz, with an undercurrent of latin percussions throughout, shaded by a rock guitar and a soul organ, like African Battle and Africadelic, the eponym track.
The opening title, Soul Fiesta, immediatly drops a both dramatic and percussive tension before Manu Dibango starts his killer vibraphone riff. While Africadelic or African Carnaval make the most of a boiling horn section, Manu Dibango’s saxophone solos regularly give room for the polyrhythmic percussions breaks. Oriental Sunset also enjoys a thrilling flute melody along with the beautiful Dibango’s vibraphone. Monkey Beat and Wa Wa are, for their part, some proud funky soul approaches. Finally, Percussion Storm has Manu Dibango’s African Pop Group marching off into the African sunset as the maestro unleashes a final and inevitable vibraphone melody.
Listening back to this album nowadays, it is hard to believe that all these now so called pieces were written in a few days and committed to tape within the space of a week...
Speaking of which, the short (and hot !) studio recording sessions were the first memory « Papa Groove » liked to share about this album :
« It was so hot that we could barely stay more than 2 minutes in the very tiny sound recording cabin ! Each musician had to get in one after another to record his line, impossible to breathe in some other ways ! »
This little story only enlightens once more Manu Dibango’s huge professionalism and persuit of perfectness. This true World Music pathfinder leaves us, as his legacy, this burning Groovy Grail… so Africadelicious !
Manu Dibango, saxophone, piano, vibraphone, Marimba, chant, compositeur, arrangeur, chef d’orchestre, né le 12 décembre 1933 à Douala au Cameroun et mort le 24 mars 2020 à Melun à l'age de 86 ans. En mars 1949, alors qu’il n’a que 15 ans, Manu Dibango arrive en France. Il débarque à Marseille après 30 jours de bateau et est accueilli à Saint Calais dans la Sarthe, par la famille Chevalier. Après le collège Jules Ferry à Saint-Calais, il poursuit ses études à Reims puis à Paris.
Dès 1953, entre Paris et Bruxelles, il se consacre à la musique, son unique passion, et devient professionnel à la fin des années 50. De France, il émigra en Belgique où il vécut presque en permanence pendant 5 ans. A Bruxelles, il fréquente les boîtes de jazz et s’impose comme un excellent musicien où il joue avec les meilleurs musiciens belges et étrangers. Il grave plusieurs disques dans des marques différentes, mais c’est surtout sa collaboration avec Kabassélé et l’African Jazz qui le firent connaître du public africain. Pour la 1ère fois, en 1964, avec son African Soul Quintet, un Africain va enregistrer du jazz. De retour en France, Manu se fait remarquer et accompagne les vedettes de la chanson française. Il collaborera notamment avec Nino Ferrer dont il devient le chef d’orchestre, Mike Brandt, Dick Rivers, Michel Fugain....
En 1972 : « Soul Makossa « déferle sur les ondes aux Etats Unis et devient un tube planétaire, et met Manu et son saxophone sous le feu des projecteurs. Plus de 30 ans ont passé, et ce titre est toujours d’actualité car tout simplement « le plus samplé ». De Michaël Jackson, Rihanna à Caméo, Full Force, C&C Factory, Jay Z, ou encore Jennifer Lopez ; rares sont ceux qui ont pu résister au son de MAMAKO, MAMASA, MAMAMAKOSA sans en faire usage. Mais, ce serait trop simple de réduire la carrière de Manu au succès de « SoulMakossa », à voir sa discographie impressionnante. Symbole de la musique world puisqu’il a voyagé sur tous les continents, aussi bien pour sa musique que pour son action humanitaire, Manu Dibango représente l’émergence de la musique World. Il aime le Gospel qui lui rappelle son enfance, et est l’ambassadeur de l’éclosion de l’Acid-jazz. Tout ça pour un seul homme. Ingrédient épicé de la scène musicale internationale, il vogue sur les courants musicaux comme il respire. Son nomadisme musical l’a amené récemment à collaborer avec des orchestres classiques tels que l’Orchestre Symphonique de Rotterdam (Metropole Orchestra), et plus récemment avec l’Orchestre de Paris. Manu représente à lui tout seul, six décennies après ses débuts sur les scènes Bruxelloises, le métissage des musiques africaines et du Jazz.
Artiste de l’UNESCO pour la Paix, Manu veut mettre son expérience et sa notoriété au service de l’universalité culturelle. Comme à son habitude, il veut bâtir un pont plus vibrant entre l’Afrique et l’occident, à travers la Culture, car, pour le citer « on ne peut pas peindre du blanc sur du blanc, du noir sur du noir ; nous sommes tous les révélateurs les uns des autres ». Il décède à 86 ans, le 24 mars 2020 à l'hôpital de Melun, deux semaines après avoir été hospitalisé, des suites du Covid-19. Il demeurera dans les esprits un artiste infiniment respectable, toujours en avance sur son époque et dont on ne cessera pas de redécouvrir le génie qu'il a apporté à la Musique tout au long de sa carrière.