'Qu'est-ce qui fait marcher les sages' est le premier album du légendaire groupe de rap français Les Sages Poètes de la Rue. La répartition des rôles est claire : Melopheelo est le sage, Dany Dan le poète, Zoxea la rue. Comme à leur habitude, les « Boulogne-Billancoureurs » parlent d'amour et d'art sur des instrumentaux lumineux et raffinés. Un positionnement, presque un ADN, qui paraît déjà à l'époque un peu anachronique, renvoyant plus au début des années 1990 et à la Native Tongue qu'à Mobb Deep ou à la Boot Camp Clik, grandes influences de la scène hexagonale d'alors. Les Sages Po' continueront toujours de défendre un certain droit à la bonne humeur et à la candeur dans le rap.
Les Sages Poètes de la rue sont formés à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, en 1987. Jeunes, les trois amis étaient auparavant au collège Jacques Prévert de Boulogne. Ils font leur première apparition avec leur chanson La rue sur la compilation Les Cool Sessions, vol. 1 produit par Jimmy Jay en 1993, et sur la bande originale du film La Haine en 1994 avec la chanson Bon baiser du poste. Peu après la compilation Les Cool Sessions, vol. 1, ils accompagnent ensuite MC Solaar, Démocrates D et Bambi Cruz en tournée. « Au temps des Cool Sessions, il régnait une super entente entre nous, c'était le début pour tout le monde. Au niveau de la positivité, il y avait une énergie que l'on ne retrouve plus aujourd'hui, c'est dommage », explique Danny Dan. « Des groupes qui ne se connaissaient pas, osaient des choses ensemble et cela fonctionnait. Aujourd'hui, cette fraternité n'existe plus. C'est devenu un panier de crabes où chacun est prêt à grimper sur l'autre pour survivre. »
Loin de la tendance rap hardcore, les Sages Po’ défendent une approche old school sur des rythmes jazzy. Ils publient leur premier album intitulé Qu'est-ce qui fait marcher les sages? en 1995 vendu à plus de 80 000 exemplaires. Jimmy Jay et MC Solaar en sont les producteurs exécutifs et les Sages Po’ signent leurs propres musiques et paroles. L'album est considéré par la presse spécialisée comme un « classique indétrônable du rap français.