Alexandre Chatelard - Elle était une fois

Tracklist

1.
Mont de Vénus
Alexandre Chatelard
04:27
2.
Le bureau
Alexandre Chatelard
05:33
3.
Romantique pute
Alexandre Chatelard
03:56
4.
Cocorico
Alexandre Chatelard
02:20
5.
Lenny Kravitz
Alexandre Chatelard
02:58
6.
La nostalgie de Noriko
Alexandre Chatelard
02:46
7.
Les yeux verts
Alexandre Chatelard
04:37
8.
Femme écarlate
Alexandre Chatelard
04:53
9.
Alexandra
Alexandre Chatelard
03:34
10.
Le nombre d'or
Alexandre Chatelard
01:41
11.
Reconstitution
Alexandre Chatelard
04:49
12.
Louise XIV
Alexandre Chatelard
02:53

Information


Description

Alexandre Chatelard n’est pas né de la dernière pluie : tombé sous le charme de son superbe EP Les Yeux verts, sorti en 2009, on attendait qu’il s’essayât au format long depuis ce temps, et de pied ferme, plutôt. Qu’a trafiqué Chatelard pendant tout ce temps ? Deux autres EP en son nom (L’Homme et la Femme, Les Marguerites), une aventure sous l’étiquette Cinema avec Calypso Valois qui donnera naissance à un album éponyme à l’existence très confidentielle, une errance aux accent Giscardiens (Triomphe) et d’autres projets pour l’heure tenus dans le secret qui ne tarderont pas à éclore au grand jour.
Revenu enfin à lui même, c’est dans la pénombre de son studio comme un moine à l’abbaye de la Trappe que l’esthète a sculpté les nouveaux chapitres de son roman sonique. L’épiphanie arrive enfin aujourd’hui : frère Alexandre revient parmi les hommes avec Elle était une fois, un album solo qui dépasse toutes les promesses.
A travers un language plus orchestrée qu’auparavant, Chatelard explore ses thèmes de prédilection avec ce sens de l’emphase qu’on lui connaît, cette amertume solennelle un peu kitsch comme un clin d’oeil, l’air de rien, à Franco Battiato, Christophe ou Jacno.
La pierre angulaire d’Elle était une fois, c’est l’amour : cet amour contemporain qu’Alexandre semble fustiger au travers des douze titres de son album, cet amour produit de consommation qui tend à n’être plus qu’une impasse, impasse dont il fait le jardin dans lequel germent ses chansons, ses divagations métaphysiques, ses mélodies spatiales qui nous emmènent dans la noirceur éclairée de cette drogue dont nous savons qu’elle nous conduira inévitablement vers une redescente fatale – « L’amour s’enivre, mais l’ivresse passe », observait déjà Chateaubriand, qui en connaissait un rayon à toutes ces histoires de sentiments et de jupons.
Dans ce jeu dangereux, Chatelard, tour à tour héros romantique (« Le Bureau »), dragueur de plage un brin mateur (« Lenny Kravitz ») ou père la pudeur frappé de mysticisme (« Femme écarlate », « Le Nombre d’or »), se livre à un vrai jeu d’équilibriste. Toujours tiré à quatre épingles, il marche sur le fil entre pop, variété et musique électronique, alternant opérettes polissonnes (« Le Mont de Vénus »), enfance et naïveté retrouvées à volonté (« Nostalgie de Noriko »), arrangements Grand Siècle (« Louise XIV »), épopées abyssales («Reconstitution ») et décollages immédiats (« Cocorico »).
Peintre de la vie moderne, Chatelard se qualifie volontiers de moraliste : ce disque est donc selon lui, et pour qui voudra bien tendre l’oreille et la bonne, une catéchèse contemporaine de poche, maquillée comme une cocotte. S’il aime à dire que Brassens est le génie de la chanson française du siècle passé, il s’en éloigne pourtant absolument : à l’inverse de ce dernier, lui aime quand la musique se fait brillante, devenant ainsi un subtil miroir aux alouettes qui renferme d’indicibles secrets, un feu d’artifice à petit budget à savourer seul ou à plusieurs... La musique ne sera jamais autre chose qu’un art d’ambiance ? Une forme d’oraison, aussi. Baudelaire, qui considérait « le dandysme comme une espèce de religion » aurait été enchanté par les prières pop de Chatelard. Entre encens et boutons de manchettes, c’est ainsi qu’Alexandre est grand. Amen !
Qu’ajouter à ces quelques précisions ? Que l’album Elle était une fois sortira le 15 avril prochain sur le label Ekler’o’shock.