Le chanteur guitariste de deux albums essentiels de la planète funk Ain’t That a Bitch et A Real Mother For You est d’abord un bluesman respecté qui a suivi tout le parcours de la scène R&B des années cinquante. Lorsque Johnny Watson reçoit la guitare de son grand père qui vient de mourir, sa grand-mère insiste pour qu’il ne joue jamais de blues - la musique du diable - sur cette « sainte » guitare qui a accompagné tous les gospels. Le jeune Johnny ne pense alors qu’à jouer le blues. A Los Angeles, il traverse les années cinquante sous l’influence d’Amos Milburn et Chuck Higgins, avec lequel il joue quelque temps avant de former son propre groupe pour écumer les club de LA : « je faisais les trucs de Jimi Hendrix, 15 ans avant … on jouait deux sets avec Guitar Slim … on jouait dans la salle avec nos guitares branchées sur dix mètres de fil .. on s’asseyait sur l’épaule de l’autre et on jouait à travers le public … ». Les prestations de Johnny Guitar Watson laissent une trace mémorable. Il a su donner un caractère personnel à chaque période de sa carrière, il est avant tout une personnalité originale qui a marqué chacun des styles qu’il a traversé : le blues, le R & B, le funk. Les quatre faces de cet album illustrent les deux premiers, Ain’t That a Bitch et A Real Mother For You illustrent le troisième.