Il fallait avoir l’humour et la gouaille de Patachou, l’audace et l’amour des mots de Gréco
ou de Michèle Arnaud, la posture garçonne de Suzy Solidor ou encore la trempe de
Catherine Sauvage pour oser se confronter aux chansons de Georges Brassens, à ses textes
anticonformistes et souvent gaillards et à « la pompe », ce tempo un peu bourru si
caractéristique. Pourtant le répertoire de Brassens offre de nombreuses chansons qui se
prêtent à la voix féminine, au premier rang desquelles la chanson Le Bricoleur qui ne
saurait être interprétée que par une femme. C’est d’ailleurs avec cette chanson, et
d’autres comme La Prière et Les Croquants également présentes dans ce disque, que
Patachou, toute première interprète de Georges Brassens, va contribuer à le lancer.
Dans ces huit interprétations rivalisant d’élégance, l’accordéon ou le piano remplacent la
guitare et la contrebasse, et les voix de quelques-unes des plus grandes chanteuses
françaises, la voix rocailleuse de Brassens. Une manière d’entendre avec un plaisir
renouvelé des chansons intemporelles.