Saycet - Layers CD

A contre courant d’une époque obsédée par la productivité, Pierre Lefeuvre a toujours pris son temps entre deux albums de son projet Saycet. Une façon de mûrir son propos et de nourrir son approche de collaborations et de projets de production et d’écriture pour la musique à l’image.

Son quatrième album Layers s’annonce comme son travail le plus abouti mais surtout comme une œuvre libre et intemporelle.

“Ce disque est le fruit de 6 ans de travail. Les compositions ont été nourri principalement par l’envie de retourner à mes premiers amours musicaux electronica tout en gardant une certaine modernité et en évitant de tomber dans la nostalgie” raconte ainsi le musicien parisien.

Réparti entre pièces d’ambient mélodiques composées au piano et puissants hymnes club, ce Layers réussit le pari d’une musique narrative qui ne s’impose pas à l’auditeur, convoquant images et humeurs au gré de son écoute. Une fenêtre ouverte sur la psyché de Pierre Lefeuvre qui exprime une humanité touchante à l’image des titres Lightyear ou Murmuration. Sur ce dernier titre, on retrouve le musicien, poète et dessinateur français Joseph Schiano di Lombo. Contacté comme arrangeur, il s’est si bien intégré à l’univers de Layers, qu’il a co-composé avec Saycet, la seule collaboration de ce nouveau disque. Mais si un titre pouvait condenser toutes les intentions créatives de ce nouvel album, c’est bien Malaparte. Ce morceau aussi physique que fragile se promène entre rythmiques techno, nappes synthétiques et mélodies pop avec une certaine forme de grâce évidente et puissante. Le titre Layers est un autre moment fort de l’album auquel il donne son nom. Pièce centrale de la bande originale de Mi Iubita, le premier long métrage de Noémie Merlant (sélectionné au festival de Cannes), il constitue la jointure parfaite entre les disques de Saycet et le travail de compositeur de musiques de films de Pierre Lefeuvre.
“J’ai voulu choisir un titre d’album très imagé. ‘Layers’ fait écho à la façon dont je compose et produit par strates, en superposant des calques. “ explique la tête pensante de Saycet.

Ce nouvel album se distingue en effet par une cohérence esthétique que l’on retrouve à la fois dans la direction graphique (menée par Ludovic Houplain de H5) , musicale et dans un nouveau set up live qui jouent sur des effets de transparence et de superposition. Un univers total qui englobe l’auditeur dans un moment suspendu.
Loin des grosses machines A/V et des effets pyrotechniques un peu vains, Layers est un projet qui s’appuie avant tout sur une écriture mélodique et un sens de l’arrangement développés par Saycet depuis le début des années 2000 et affinés par son travailleur de compositeur de musiques de film. Déjà annoncé par les titres Mother, Father et la relecture du titre Solaris commandée par le château de Versailles, ce nouvel album est l’occasion pour Saycet d’imposer sa vision créative dans le paysage musical français, un pied dans son histoire artistique et le regard rivé vers un futur radieux.

https://www.youtube.com/watch?v=aMMjo0DBY2I&t=49s
https://www.youtube.com/watch?v=CAl0WBmqL4U