Vous l'avez sans doute remarqué, si vous avez habité cette planète ces deux dernières années - la crise actuelle due au Covid a généré des retards de production et de livraison importants au sein de toutes les industries, de façon plus ou moins critique.

L'industrie musicale ne fait pas exception à ce constat. D'ors-et-déjà malmenée par deux longues années de déclin financier dû à l'arrêt des concerts et de la mobilité des artistes et leur public, elle est aujourd'hui plus que jamais frappée par les événements géopolitiques se tenant entre la Russie et l'Ukraine, entraînant encore davantage de retards très importants au sein de la chaîne du production du vinyle. La difficile accessibilité des matières premières et de l'énergie, ainsi que leur prix en constante augmentation (passant de 1500 à 2700€ la tonne en l'espace de quelques semaines), complexifie considérablement le processus de production dans ce contexte de saturation : dans les usines spécialisées, on assiste en effet à une flambée des prix de l'ordre de 20 % à 30 %, tandis que le baril de pétrole a frôlé son record historique de 140 $ début mars. L'ensemble de ces éléments font courir le risque d'une pénurie d'énergie généralisée, et donc une nouvelle augmentation des coûts.

Une situation délicate alors même que les derniers chiffres du rapport MRC Data et de Billboard indiquent que les ventes de vinyles n'ont jamais été aussi élevées, dépassant même celles du CD pour la première fois depuis 1991. Une nouvelle très excitante pour tous les amateurs de ce format physique, certes, mais qui se répercute durement sur la demande, qui pèse de plus en plus lourd sur les épaules de toutes les parties prenantes au vu des mois de retard et d'incertitudes qui se profilent. Cette recrudescence phénoménale en popularité n'a pas encore rencontré la capacité de pressage mondiale appropriée. Le vinyle reste un objet plus long et fastidieux à manufacturer qu'un CD, et bien que de plus en plus d'usines et d'entreprises de pressage travaillent à améliorer cette situation, cela devrait encore prendre du temps.

Tous ces défis rendent difficile l'aboutissement de projets de petite envergure, souvent conduits par des petits labels indépendants ou des artistes solos, sans grosse structure derrière eux pour les aider à affronter cette tempête. Aujourd'hui, plus les productions sont petites, plus elles sont amenées à être produites lentement et à coûter cher à des petits labels qui se battent déjà pour garder le cap. Une pilule qui risque d'être de plus en plus difficile à avaler pour les Diggers, qui doivent se préparer à voir leurs délais et leurs coûts de livraison augmenter sensiblement dans les temps à venir - de l'ordre de 15 à 20% plus chers en moyenne.

En dépit de tous ces défis dont nous sommes les premiers tributaires, nous continuons de croire que tous les projets méritent leur chance de voir le jour chez Diggers Factory. Pour nous, assurer la continuité de notre service à la demande pour cette catégorie d'artistes est plus que jamais notre priorité. Nous encourageons nos artistes à ne pas avoir peur de voir grand dans leurs objectifs - et nos Diggers à continuer de soutenir leurs projets, car plus que jamais, c'est l'ensemble de l'industrie musicale qui en a besoin!