Vinyl - MARGAUX SIMONE & the Gardians - Avant que la nuit

Tracklist

Face A
1.
Ah l'amour! Ah l'amour!
Margaux Simone & the Gardians
03:27
2.
Parlez moi de vous
Margaux Simone & the Gardians
04:14
3.
De drôles d'oiseaux
Margaux Simone & the Gardians
03:36
4.
Pleurer les filles
Margaux Simone & the Gardians
04:04
5.
Les plus beaux jours de ma vie
Margaux Simone & the Gardians
03:19
Face B
1.
La vie, je t'attends
Margaux Simone & the Gardians
03:50
2.
Qui a tué Norma Jean?
Margaux Simone & the Gardians
04:12
3.
Lolita Express
Margaux Simone & the Gardians
03:11
4.
Mr Bojangles
Margaux Simone & the Gardians
05:24

Informations


Description

Baigné par les Suds (géographiques et fantasmés), le nouvel album de Margaux Simone est une invitation aux voyages, naviguant entre le sens (profond) des « choses » et le temps (joyeux) qui passe, le tout pour mieux croire en la vie. Armée de sa voix chaude et rassurante sur fond de guitares parfois western, elle embarque aussi bien Françoise Hardy que Stevie Nicks pour dessiner une cartographie personnelle aux mots précis, poétiques et toujours tendres qui habillent ses visions venues d’un âge d’or qu’elle fait revivre dans le présent avec des sonorités sous tutelle Lana Del Rey. Ce pays pop musical, à la fois familier et unique existe, elle l’appelle la Californie provençale. « Et c’est joli » comme le chante Nino Ferrer !

MARGAUX SIMONE & the Gardians
France

Petite, rentrer de l’école, faire un crochet au studio du « Petit Mas » tenu par son père et voir les premiers pas d’IAM, de la Fonky Family du 113 ou encore d’Assassin, laisse des souvenirs forts et sans doute des envies. Pourtant à la maison la discothèque familiale est plutôt tournée vers Neil Young, Rolling Stones, Bowie (« l’artiste absolu ») et surtout et toujours Bruce Springsteen. Plus tard la grande Margaux découvrira le trip hop et « les meufs avec des guitares qui racontent des histoires » (Alanis Morissette, Sheryl Crow…). Puis arrive le «séisme » Lana Del Rey qui lui ouvrira toutes les portes possibles pour être ce qu’elle a toujours su être : une autrice, compositrice interprète. Les Bashung Cabrel, n’étaient pas loin, la question du français dans les textes ne se posa donc point pour celle qui aime le sens des mots et ce qu’ils font dans l’oreille de l’autre.
A 10 ans, c’est l’alto… bof bof. Puis soudain la guitare entra dans sa vie et plus rien ne fut pareil. Guitare qui est omniprésente sur cet album qui sonne comme un renouveau, au point d’associer le nom d’un groupe à son nom d’artiste. Ce sera maintenant Margaux Simone & the Guardians. Margaux a lié Simone à son (vrai) prénom en hommage à sa grand-mère, à Simone Weil « bien sûr », mais aussi (surtout ?) à Nina, morte en voisine dans le même hôpital ou Margaux est née à Martigues. Nina Simone dont elle reprend ici le titre « Mr Bojangles ». A la tête de ses cowboys camarguais on trouve son père que l’on entend en duo sur « Pleurer les filles » chanson écrite presque d’une traite sur la sororité.
Les filles, les femmes, les meufs, Margaux Simone n’a pas attendu #MeToo pour les chanter « J′suis pas une pute moi mais j'suis pas soumise alors pardonne mon frère. Si on faisait la paix, toi et moi.» chantait-elle sur « Nana » qu’elle écrivit à – excusez du peu - 14 ans et qui ouvrait son premier album. Album où l’on retrouve – tiens tiens- un duo avec Akhenaton… C’est cette même colère froide que l’on retrouve sur le titre « Lolita Express » qui raconte les atrocités de Jeffrey Epstein. Si Margaux dit des choses graves, elle sait aussi mettre du sourire et le soleil du Sud dans ses chansons. Quand l’amour disparait elle le fait renaître dans « Ah l’amour ». Dans « Parlez-moi de vous » c’est le retour vers son sud après étape parisienne qu’elle chante façon court-métrage, elle qui est à la réalisation de ses clips. « Quoi qu’il arrive il faut vivre pleinement » est le mantra de cet album de 9 titres. 9 titres comme les 9 mois d’une grossesse durant lesquels elle construisit et chanta ce « Avant que la nuit » au titre d’entre deux, de passages et de lueurs.
Margaux Simone a vu éclore, Clara Luciani, Pomme, Angèle ou Juliette Armanet, sans jalousie. Elle sait que son trésor est entre ses mains et « qu’elle vit déjà son rêve » : chanter. Rêve qui en réalité est bien réel quand la timide en concert sent que son corps lui donne tous les signaux qu’elle est bien à sa place. A la réalisation « au son sans artifice et avec le moins de post-prod possible » on retrouve – et c’est logique – son père. « C’est juste un excellent musicien et un réalisateur hors pair qui comprend où j’ai envie d’aller en une phrase ou en un regard ».

Même si elle chanta « Adieu la Riviera » Margaux Simone demeure une fille du Sud (est) mais elle a su le jumelé avec la Californie terre également de soleil, de contrastes entre douceur de vivre et colère larvée. De musiques aussi et surtout, avec la convivialité et la coolitude qui vont avec. De cette double domiciliation Margaux a inventé un pays pop qui en dit long sur ses motivations : « La Californie provençale » qui existe puisque Margaux Simone, la chante et l’incarne en habits glamours et rock. Marcel Pagnol et le Corbusier rencontrent Brian Wilson et Armistead Maupin pour résumer.
L’âge d’or Hollywoodien a toujours fait partie de son imaginaire (on en retrouve ici des guitares dignes d’Ennio Morricone composant pour Tarantino). Sur l’un de ses EP elle s’affichait en blonde platine, en clin d’œil à Marylin Monroe. Sur « Avant la nuit », elle la chante version Norma Jean, comme pour rendre hommage à cette grande sœur symbole de la femme artiste incomprise qui l’accompagne depuis qu’elle à 5 ans.
Margaux elle ne se laissera jamais manger, trace sa route, écrit ce qu’elle sait vivre et livre un album poétique, rock et brut… qui renouvelle le genre de la noble « variété » entre exigence et esprit hippie.

Olivier Bas