Toutes les émissions de Générations n’ont pas acquis la même postérité, et il y a fort à parier que si celle de Jean Pierre Seck, Sang d’encre, est bien inscrite dans l’imaginaire collectif aujourd’hui, elle le doit à la mixtape du même nom. Une K7 légendaire pour la première fois pressée sur vinyle, promesse de « lyrics, impros, et clash inédits et explosifs ! » Rythmées par les plusieurs rounds du combat verbal entre Sheryo et Sadik Asken, les deux faces voient se croiser nombre de futures légendes. La première voix à résonner est celle de Diam’s et le premier morceau réunit ni plus ni moins que Lunatic et Ärsenik. Autant dire qu’en termes de fondations, Sang d’Encre se pose là. La mixtape n’est pas « ambiancée » comme peuvent l’être celles de DJs, mais réellement animée, dans un pur esprit radiophonique. Ainsi JP Seck souhaite-t-il délicatement la bienvenue à ses auditeurs sur le beat de « Dead presidents » qui sert ensuite de fond sonore à Sear, Mark, Yasmina et Olivier Cachin. Ces diverses respirations, pour certaines amusantes, posent un écrin délicat au cœur duquel les prestations sanglantes de Rohff, Rim’k, Ekoué, LIM n’en sont que plus percutantes. Il en résulte une mixtape qui pèse, à l’instar du « morceau de gros porc » de Driver et Dezé, sommet humoristique inoubliable.