L'industrie musicale a toujours été associée à des visages emblématiques, des artistes charismatiques qui captivent les foules avec leur talent et leur présence sur scène. Cependant, derrière la façade scintillante des projecteurs, salles de concert et grands festivals existe un phénomène souvent méconnu du grand public : Le ghost producing.
Mais c’est quoi le ghost-producing ?
Le ghost producing est une pratique courante essentiellement dans l'industrie de la musique électronique. Elle repose sur une
collaboration souvent strictement confidentielle entre le ghost-producteur et l'artiste (DJ). Les raisons derrière cette pratique peuvent être diverses : manque de compétences en production musicale, contraintes de temps, ou simplement le désir de l'artiste de se concentrer sur d'autres aspects de sa carrière, tels que la performance scénique ou la gestion de l'image. Un ghost producteur va alors assumer toutes les responsabilités que pourrait assumer un producteur de musique conventionnel en s’impliquant dans diverses parties du processus de création musicale,
que ce soit le beatmaking, le songwriting ou encore le mix. La seule et unique différence réside dans le fait que ces producteurs accomplissent leurs tâches sans bénéficier d'une reconnaissance publique, que ce soit par le biais de crédits de chanson ou d'une part des redevances futures ou de l'édition promise.
Les producteurs fantômes ont une longue histoire dans l'industrie musicale. Par exemple, plus de 60 % des gagnants de DJ Mag soutiennent la pratique de l'utilisation de producteurs fantômes.
Célèbre et pourtant inconnu - Maarten Vorwerk
Souvent reconnu comme le "ghost producer" EDM le plus renommé,
Maarten Vorwerk a contribué de manière significative à la propagation rapide du son festival house. Malgré une mise en lumière au début des années 2000, illustré par un remix officiel du classique intemporel "Satisfaction", Vorwerk est totalement
absent des performances DJ. Au lieu de cela, il choisit de rester en studio, produisant de manière constante des hits qui se classent en tête des charts. Peut-on vraiment lui en vouloir ?
Les partisans du ghost producing arguent que cette pratique permet aux artistes de se concentrer sur leurs forces, créant ainsi un produit final de meilleure qualité. Cependant, les critiques considèrent que cela peut conduire à une
perte d'authenticité artistique, les fans se sentant parfois trahis en découvrant que l'icône à laquelle ils s'identifient n'est pas le créateur réel de la musique.
De l’ombre à la lumière - Martin Garrix
Le jeune prodige
Martin Garrix représente l'une des histoires de succès les plus inspirantes de l'univers de la production musicale en tant que "ghost producer"
Facebook - Martin Garrix
"J'ai réalisé un morceau pour quelqu'un d'autre, je ne peux pas vous dire quelle track j'ai faite mais ce morceau a été signé par Spinnin' Records et est devenu vraiment populaire. Ils ont découvert que c'était moi qui l'avais faite, et ils m'ont invité à leur bureau où j'ai joué mes autres morceaux - et nous avons signé." - Martin Garrix
C’est lors de cette invitation chez Spinnin' Records que Martin Garrix fera écouter son morceau
“Animals” qui le propulsera quelques mois plus tard au rang de superstar.
Transparence avec le public
La
question éthique entourant le ghost producing soulève des débats passionnés au sein de l'industrie musicale. Certains estiment que c'est une solution pragmatique permettant aux artistes de rester compétitifs sur un marché saturé, tandis que d'autres considèrent cela comme une
violation du lien sacré entre l'artiste et son public.
Ces dernières années cependant, certains artistes ont fait preuve de transparence en révélant publiquement l'implication de producteurs fantômes dans leurs œuvres. Cette
tendance à l'honnêteté croissante indique un changement potentiel dans la perception du public vis-à-vis du ghost producing, laissant entrevoir une nouvelle ère où la collaboration invisible pourrait être acceptée, voire appréciée.
Pas de panique pour les septiques, nos vinyles sont eux fait maison !