Pour terminer l’année en beauté on te propose de découvrir ou de redécouvrir la légende du blues Muddy Waters dans son album “Folk Singer”. Puis on t’offre un doux mélange de joie et de mélancolie avec l’album “Monument Ordinaire” signé Mansfield.TYA. Le projet rock du mois ne sera autre que “The Book Of Lies”, le premier chapitre de ce qui est devenu la trilogie Jack the Ripper, groupe français mythique des années 1990. Le reggae reste à l’honneur dans la sélection avec le quatorzième album de Chezidek intitulé “Never Stop”. Nous te proposons également de découvrir l’univers minimaliste, éthéré, électronique et groovy de J.Lloyd dans son album “Kosmos”. Ghais Guevara, jeune rappeur américain, est aussi à l’honneur dans la sélection de Décembre avec son album “There Will Be No Super-Slave” s’inscrivant dans la continuité de son combat contre le racisme. Enfin, pour le projet collector de ce dernier mois de l’année, nous avons décidé de sélectionner l’album emblématique de Wayne Snow, “Figurine’. On te laisse découvrir tout ça ! ⬇️

Wayne Snow, talentueux chanteur et compositeur originaire du Nigeria, fascine par sa voix soul distinctive et son éclectisme musical alliant R&B, funk et électronique. Réputé pour des succès comme "Red Runner" et "Rosie", il a façonné la scène musicale contemporaine. Sous le label Tartelet Records, Snow éblouit avec des productions novatrices, affirmant son statut d'artiste influent.

Après trois années de travail et son premier album “Freedom TV”, Wayne Snow est revenu en 2021 avec un nouvel album “Figurine”. Écrit entre Berlin et Paris, ce disque s'articule autour d'une question simple : "Qui sommes-nous vraiment ?” - et conduit Wayne Snow à explorer le renouveau, l'individualité et ses origines. Produit par Crayon - artiste signé chez Roche Musique - Nu Guinea et Brandt Brauer Frick, avec la participation de l'artiste de jazz Oscar Jerome sur le morceau “Magnetic”, Wayne Snow utilise un éventail de sonorités qui mettent en valeur son talent de compositeur.

Depuis 2002, Rebeka Warrior, poète de nuit, productrice de jour, et Carla Pallone, compositrice, violoniste baroque devenue multi-instrumentiste, forment Mansfield.TYA. Si on connaissait jusqu’à présent le monde sensible de Mansfield.TYA : sens de la mélodie, mélancolie et minimalisme, aujourd’hui, le groupe revient avec une ode poétique New Wave.

Avec Monument Ordinaire, Rebeka et Carla réalisent leur cinquième album : 45 minutes de vie et de mort, de poésie taillée à même la roche, imaginées comme des paroles de Maitre Dogen sur des mélodies simples et catchy de Jacno. Un album de mélancolie heureuse, une échappée pour célébrer l’amour furieux de la vie, comme autant de cris du cœur. Toujours guidées par l’émotion et par une attention constante aux mots, Mansfield.TYA nous confie 13 chansons qui nous font danser même en pleurant.

Muddy Waters, de son vrai nom McKinley Morganfield (1913-1983), demeure une figure emblématique du blues électrique. Émergeant dans le Chicago des années 1940, il a redéfini le genre avec sa voix expressive et son jeu de guitare caractéristique. Ses morceaux légendaires tels que "I Can't Be Satisfied" et "Hoochie Coochie Man" ont influencé de manière indélébile le paysage musical, jetant les bases du blues moderne et du rock. Waters a laissé un héritage incommensurable, célébré pour son talent novateur et son impact durable sur la musique.

"Folk Singer" est le quatrième album studio de Muddy Waters, sorti en janvier 1964 chez Chess Records. Cet opus unique présente Waters à la guitare acoustique, accompagné de Willie Dixon à la contrebasse, Clifton James à la batterie et Buddy Guy à la guitare acoustique. Il s'agit du seul album entièrement acoustique de Waters. Les rééditions de "Folk Singer" intègrent des pistes bonus issues de deux sessions ultérieures, en avril et octobre 1964.

Bien que n'ayant pas figuré dans les classements, "Folk Singer" a été acclamé par la critique, saluant sa qualité sonore exceptionnelle, notamment sur les versions remasterisées, ainsi que l'instrumentation. En 2003, l'album s'est classé au 280e rang de la liste des 500 plus grands albums de tous les temps du magazine Rolling Stone.

Formé en 1995 par les frères Arnaud et Thierry Mazurel, Jack the Ripper, baptisé en hommage à l'énigmatique Jack l'Éventreur, émerge comme une entité sonore unique dans le paysage musical. Arnaud et Thierry, respectivement aux commandes du chant, de la basse et de la contrebasse, posent les fondations de ce groupe hors du commun. Les premiers moments de Jack the Ripper voient rapidement l'ajout de deux membres supplémentaires, créant ainsi une formation initiale de huit artistes. Ce collectif prometteur prend vie le 25 décembre 1995 lors de son premier concert mémorable au Pic Vert, à Paris. Cependant, le mystère entoure cet événement inaugural, car aucune trace picturale ou sonore n'a survécu pour témoigner de cette performance énigmatique.

“The Book Of Lies” est le premier chapitre de ce qui est devenu la trilogie Jack the Ripper,. Ce premier opus est étonnamment mature pour la première sortie du groupe désormais culte. Tous les éléments qui définissent le son du groupe sont déjà en place ici, et la prestation vocale du leader Arnaud Mazurel semble déjà mature au-delà de ses années. Plus sombre et plus direct que les enregistrements suivants, 'The Book Of Lies' constitue une introduction parfaite à l'univers du groupe. Indisponible en vinyle et en numérique jusqu'à présent, c'est avec cette version entièrement remasterisée que nous vous invitons à retracer les premiers pas de l'un des groupes de rock majeurs de la France des années 2000.

Ghais Guevara, de son vrai nom Jaja Ghais Robinson, est un rappeur et producteur américain de 23 ans. Il a axé sa carrière musicale sur la violence dans la façon dont le monde est ordonné, et pointe le doigt directement sur la source. Sa musique est chaotique, provocante et cathartique. Des rythmes tourbillonnants, inspirés du jazz, accompagnent ses jeux de mots frénétiques mais précis, évoquant des images de la douleur, de la violence et de la joie des Noirs. Canaliser ces sentiments dans la musique est une formule éprouvée et testée, aussi vieille que le genre hip-hop. Mais le point de différence de Guevara, selon ses propres termes, est son orientation idéologique.

Son dernier album, There Will Be No Super-Slave (dont le titre est tiré du livre Blood in My Eye de George L. Jackson), est un monolithe de réflexion sur le hip-hop et l'identité raciale, ainsi qu'un traité complexe sur la souffrance historique. Utilisant des samples d'une manière défiant toute explication, il transforme ces chansons en récits tranchants qui explorent les douleurs qui se sont enfouies au plus profond de la moelle des Noirs américains. Il intègre également ses idéologies islamiques dans la manière dont il s'associe à l'idée de l'Amérique et reconnaît qu'il est absolument nécessaire pour lui d'utiliser ces croyances pour faire ressortir la vérité sur les raisons pour lesquelles les structures sociales sont conçues pour forcer les Noirs à accepter la communauté dans son ensemble plutôt qu'à atteindre l'excellence personnelle. Ces chansons agissent comme des miroirs, à la fois pour ceux qui ont vécu ces types d'injustices de première main et pour ceux qui n'ont jamais été confrontés personnellement aux aspects du racisme organisé.

Josh Lloyd-Watson, également connu sous le nom de J.Lloyd, est un musicien britannique reconnu en tant que membre fondateur du groupe de musique électronique, funk et soul, Jungle. Avec son camarade Tom McFarland, il a contribué à créer le son caractéristique du groupe, mêlant habilement des influences funk et soul avec des éléments de musique électronique. Jungle est salué pour ses performances live énergiques et son approche créative de la musique.

Dans le tourbillon incertain de la pandémie mondiale du Covid, l'élan créatif a émergé pour certains artistes, dont J. Lloyd. Son dernier projet, "Kosmos", est une incursion audacieuse, un contraste saisissant avec le groove moderne de Jungle. Conçu au cœur du confinement, ce projet est né d'une quête personnelle de liberté et de créativité. En seulement 72 heures, J Lloyd a façonné une mixtape brute, chaque piste, ne dépassant pas 2 minutes 30, créant une expérience sonore minimaliste et éthérée. En 25 titres, "Kosmos" transporte l'auditeur dans un univers électronique, groovy et parfois évocateur de Tame Impala ou de Washed Out. Des morceaux comme "Trouble" et "Feelin' Good" se démarquent, offrant une évasion sonore captivante, rappelant la virtuosité musicale qui caractérise Jungle. En dépit du contexte difficile, J Lloyd embrasse l'imperfection et livre un opus qui transcende les frontières musicales.

Chezidek, de son vrai nom Desbert Johnson, est né le 20 juin 1973 en Jamaïque. Il a commencé à chanter lors de concerts scolaires et est devenu membre de la fanfare de St Ann's Bay. Depuis son premier album "Harvest Time" sorti en 2002 chez Xterminator, Chezidek n'a cessé de croître, produisant plusieurs succès tels que "Leave The Trees" (2004), "Call Pon Dem" (2007), "Bun Di Ganja" (2008) et l'essentiel "All My Life" (2013).

Avec “Never Stop”, son quatorzième album, Chezidek affirme son engagement indéfectible envers la culture musicale jamaïcaine et les valeurs sociales du reggae. L'album présente des titres spirituels tels que "Jah Jah Bless" et des pièces historiques comme "Bad Out Deh" et "Who I Am", sans oublier le succès "Bun di Ganja". Issus d'une collaboration initiée en 2001 avec les producteurs français, ces morceaux illustrent l'évolution artistique de Chezidek. Au-delà de son engagement profond, l'album se distingue par la qualité des productions et des musiciens, offrant une voix impeccable, soutenue par des invités de choix comme Queen Omega et King Lorenzo. Les 4 versions dub ajoutent une touche spéciale, enrichissant cette œuvre exceptionnelle.