Les 10 commandements du mastering vinyle !

Les 10 commandements du mastering vinyle !

26 oct. 2022

Diggers Factory travaille en collaboration avec Color Sound Studio depuis plusieurs années afin de proposer une solution fiable de mastering pour vinyle aux artistes. Comment ça marche, et comment faut-il s’y prendre ? Nous avons demandé à David de Color Sound de nous dresser la liste des 10 points à garder en tête pour un résultat optimal. Les voici !

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  1. Évitez de fournir les titres masterisés pour le digital avec un niveau trop élevé.

  2. Toujours fournir le format dans lequel vous avez travaillé le mixage. L’ingénieur mastering se chargera d’une conversion éventuelle !

  3. Prendre beaucoup de précautions avec les sibilances des voix (sons « s »). Les graveurs vinyles sont sensibles sur ce sujet ! Si vous avez une couleur de voix assez brillante sur votre mix, n’hésitez pas à envoyer à l’ingénieur la voix séparée et l’instrumental. Cela permettra un traitement possible sur les sifflantes et l’optimisation de la gravure vinyle ainsi que la définition des fréquences concernées (entre 7khz et 14khz).

  4. Les basses fréquences sur le vinyle peuvent être un problème dans la phase ! Par exemple une basse trop large dans les 80 Hz. Il est préférable d’enlever les basses dans la phase en dessous de 120 Hz (selon les titres bien sûr). Cela a une importance capitale sur le timing du vinyle car plus il y aura des « erreurs » de phase et autres soucis dans les fréquences hautes, moins la gravure aura de niveau et plus la matière va défiler rapidement ! Ainsi, mettre 14 minutes avec un niveau sonore trop élevé sera un problème : il faut prendre des mesures, qui parfois sont faites sans que vous ne soyez au courant au moment du cutting… Quand le test pressing arrive il peut y avoir des surprises, et pas des bonnes ! Ainsi, un petit « low cut » à 30 Hz pente brut ne fera pas de mal.

  5. Pour les fréquences aiguës, même combat que les basses mais la phase est moins problématique. Un « high cut » entre 15 et 16 kHz avec une pente douce pourra être une sécurité pour le graveur. Par exemple une chauffe excessive du « burin » ou des distorsions sur votre vinyle.

  6. Laissez de la dynamique à votre titre et à l'ingénieur qui pourra rajouter, à l’aide des machines analogiques, la touche « pro » et sublimer les titres avec une belle cohérence sur un album par exemple.

  7. N’oublions pas que contrairement aux idées reçues et au digital, la matière du vinyle est plutôt un handicap qu’un avantage. En effet, à cause de toutes ces petites contraintes, nous avons finalement moins de définition ! Alors pourquoi le son est-il souvent plus chaud, plus rond ?… Les albums culte sont toujours dans vos mémoires avec le son parfait sur vinyle. Mais si vous analysez le niveau sur le vinyle, il y a toujours la même recette : ne pas mettre les niveaux aux taquets ! Notre partenaire privilégié a eu la chance d’apprendre le métier avec M. André Perriat, alias « Dédé ». Et c’est lui qui en parle le mieux :
    « Il me faisait écouter, comparer et analyser de bon matin vers 6 heures ! En 2006, nous avions même retracé l'histoire de l’album Thriller avec les différentes versions. Tu prends une bonne claque avec les remasterings de plus en plus mauvais quand tu avances dans le temps. Vos vinyles ont de la dynamique et cela permet de mettre un bon volume sur l’ampli, qui ne restitue donc pas un mastering poussif et non adapté à ce type d’écoute qu’est le vinyle. »

  8. Attention aux idées reçues avec les vinyles 180 grammes et leur « qualité supérieure ». Selon la platine, le réglage du bras et autres détails, le 180g est beaucoup plus rigide à la lecture et peut être un gros désavantage sur certains systèmes, et la différence de qualité audio entre 140g et 180g reste encore à démontrer… Alors vive les 140 grammes et les économies de matières premières !

  9. Pour finir : la durée. Pas facile de ne pas vous bassiner de points techniques, mais il faut bien optimiser vos durées par face. Pour faire simple : un album de 20 minutes par face aura un niveau correct pour une écoute salon en mode 33 tours.
    Un EP de 4 titres, format assez répandu dans le milieu, ne devrait pas excéder les 14 minutes par face en 33 tours pour garder un niveau moyen, même si finalement tout dépend aussi du style du mix qui fera varier la gravure.

  10. Enfin, faites appel à de vrais professionnels avec de vraies références car votre musique est unique !

Merci beaucoup à David pour ces réponses super complètes ! N’hésitez pas à nous contacter pour lancer un projet et profiter de l’expertise de tous nos partenaires sur l’ensemble de la chaîne de production de votre vinyle.