Comment faire un tube de l'été ?

Comment faire un tube de l'été ?

1 août 2022

Qui dit août dit soleil, plage, vacances, … et tube de l’été ! Avec l’arrivée du beau temps et des longues journées, les instrumentaux et les thèmes musicaux se réchauffent : le solo de piano laisse place aux accords de guitare, et la morosité de l’hiver laisse place à la détente de l’été. À partir du mois de juin, l’écosystème entier de l’industrie musicale se prépare pour la confection des meilleurs sons de l’été, les “tubes de l'été”. Ces musiques qui restent dans la tête, accompagnent la baignade à la piscine ou les sorties en club, et tentent de marquer son temps, avant d’être rangées dans les cartons pour la plupart à l’automne…

Pour sûr, les tubes de l’été ont une place prépondérante dans la saison musicale et sont tout autant indémodables qu’indispensables.
C’est pour cela qu’avec Diggers Factory, on revient avec vous sur l’histoire et l’évolution des tubes de l’été, mais aussi sur ce qui fait en soit le succès commercial, voire social d’une musique destinée à la détente, l’ambiance et la bonne humeur.

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La formation du concept de “tube de l’été”

Avant toute chose, parlons histoire en faisant un bref récapitulatif de la naissance et du développement des fameux tubes de l’été.

Pour cela, on pourrait remonter au début du XXe siècle américain, et particulièrement pendant les “Roaring Twenties” (les “Années Folles” dans les années 1920) pour voir apparaître l’émergence des “songs of summer”. Durant cette période s’alternent dans les charts chants de marin, hits de Broadway et musiques exotiques. Le Charleston de Paul Whitemann, Ruth Etting, et plus tard Louis Armstrong ou Benny Goodman… Ces œuvres rythmées et joyeuses se popularisent de plus en plus, durant une période de prospérité économique.

Après la Seconde Guerre Mondiale, l’arrivée d’artistes comme Elvis Presley ou les Beach Boys démocratisent les hits, particulièrement en été, et amènent ce phénomène en Europe, comme en témoigne l’émergence des Beatles dans les années 1960. Il faut dire que la période des Trente Glorieuses favorise largement cette expansion : les foyers ont plus d’argent, plus de temps, et peuvent profiter de vacances plus longues et plus loin de leurs lieux de vie, notamment grâce au développement de la voiture.
Il n’en faut pas plus pour que la tendance apparaisse en France : des titres comme Les Enfants du Pirée, de Dalida, sont les premiers exemples d’une chanson ayant conquis les Français durant tout un été. D’ailleurs, vous pouvez trouver tous ses premiers hits en vinyle chez nous !

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Mais la notion de « tube de l’été » naît véritablement dans les années 1980-1990, avec l’émergence de musiques faites pour connaître un véritable succès l’été. Dès la fin des années 1970, l’industrie musicale commence à produire des hits éphémères et impactants calibrés pour l’été, alors que le disco domine la tendance musicale. Des projets comme celui de Stephanie de Monaco (Ouragan) ou Bibie (Tout doucement), mais aussi des projets plus durables, comme Indochine dont L’Aventurier fut la chanson de l’été 1983, ou plus tard Vanessa Paradis et son Joe le Taxi au parfum d’été chaud.
Mais à la fin des années 1980, La Lambada, de Kaoma, révolutionne le genre encore jeune en donnant LA recette du tube de l’été. En ramenant un rythme brésilien et adapté d’une chanson bolivienne, Llorando se fue, la chanson connaît un énorme succès tout l’été.
Le cocktail rythme latino/exotique et chorégraphie chaloupée, tout cela saupoudré de coups marketing, notamment en mettant en place des partenariats avec des grandes marques ou des médias, va devenir la norme des années 1990 et contribuer à l’essor de quelques-uns des plus célèbres tubes de l’été : La Macarena de Los del Rio, Maldon de Zouk Machine ou Tic Tic Tac de Carrapicho. Les sons rappellent forcément le soleil, la plage, et les soirées interminables loin de la routine du travail.

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Aujourd’hui, la recette a peu ou prou changé. L’industrie s’est adaptée aux évolutions systémiques comme l’arrivée des plateformes de streaming, et a su créer une véritable saisonnalité dans le développement musical des projets grâce à la duplication des moyens financiers investis. La mondialisation a perfectionné la diversité de l’offre et le style musical des hits de l’été, en témoignent l’arrivée en Occident de la vague africaine et latino au top des classements musicaux estivaux. La reprise d’anciens tubes de l’été, comme le Macarena de Tyga ou Damso, font renaître également des mythes, et continuent d’illuminer le genre pour ne jamais le laisser pâlir loin du soleil.

Comment faire un tube de l’été ?

Mais comment faire un bon tube de l’été qui passera à coup sûr sur toutes les radios et dans les playlists de tous les vacanciers cet été ? On a fait pour vous un petit guide pratique des conseils impératifs à avoir pour tout cartonner !

Tout d’abord, première règle indispensable : sortez votre tube de l’été en été ! Cela paraît bête dit de cette manière, mais le timing est un facteur essentiel dans la réussite d’un tube de l’été : il fait encore trop froid en mai pour apprécier un son dans la piscine, et arrivé le mois d’octobre, il n’y a plus vraiment d’opportunités de profiter du refrain en soirée. Il faut sentir que le morceau arrive un bon moment au bon endroit, comme une fleur qui éclot de son bourgeon à l’arrivée des rayons du soleil. Le meilleur moment restent les mois de juillet et d’août, pour tomber en plein cœur des festivals, des départs en vacances, et pour faire durer le plaisir tout le mois de septembre encore.

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Sur la forme, n’hésitez pas à ramener une ambiance exotique, une atmosphère détendue, qui permet aux auditeurs de s’évader loin des jungles en béton, du métro et de l’ennui du travail. L’export de plus en plus fréquent d’artistes africains et latinos (comme dit précédemment), montre le désir indéniable qu’ont les gens à vouloir prendre des vacances et à voir de nouveaux horizons, même dans leurs écouteurs. Le rythme peut varier et s’adapter à un slow comme un concert de festival, mais doit compenser la sensation désagréable, voire tragique des Hommes qui rêvent d’ailleurs, qui ne se sentent pas à leur place et qui sont traversés par le FOMO (Fear of Missing Out, traduit la peur de rater quelque chose), cette angoisse qui se multiplie avec la visibilité des réseaux sociaux. Le tube de l’été donne cette petite dose de soulagement aux auditeurs et auditrices.

Enfin, le tube de l’été doit rester dans la tête, être gravé dans les mémoires. Finalement, le tube de l’été porte bien son nom : elle est le porte-voix d’une saison, d’un cycle qui part et revient inlassablement. Un bon tube de l’été fait germer la redondance et la répétition dans l’esprit des gens. Les refrains chantés impossible à sortir de la tête, les rythmes répétitifs, ou même les reprises de musiques et de genre, comme la renaissance quasi systématique de l’EDM (Electronic Dance Music), qui trouve sa source au sein de la communauté noire et gay des années 1990 à Chicago et Détroit, font partie de ce processus de renouvellement et de renaissance qui caractérisent clairement le tube de l’été. En bref, on parle ici de souvenirs impérissables, de moments éphémères mais éternels. Parce que l’été est bien paradoxal : si on espère qu’elle dure toute l’année, on ne peut l’apprécier réellement que si elle est cyclique et temporaire.

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Ça vous a chauffé pour mettre le son à fond ? N'hésitez pas à aller jeter un oeil à notre sélection d'été des dernières sorties chez Diggers Factory ici ! 💿🎶