Grande figure de la chanson engagée, Colette Magny met sa voix de chanteuse de blues au service des opprimé.e.s. Sans cesse en recherche, refusant les étiquettes, d’une intransigeance absolue, elle ne cesse d’explorer et d’expérimenter sa voix et l’écriture de chansons, avec la complicité de musiciens de free jazz dont notamment le contrebassiste Beb Guerin qui l’accompagne ici.
Fuyant le show-business (et délaissée par les médias), Colette Magny se produit dans les milieux militants : maisons des jeunes et de la culture, amphithéâtres et usines en grève. En août 1969, elle donne un récital au théâtre des Carmes à Avignon, théâtre qui accueille des spectacles en prise directe avec les événements politiques de leur temps. Ce concert, témoin des luttes des années 60-70, est surtout l’occasion de découvrir ou de redécouvrir une chanteuse puissante, ayant une place unique dans l’histoire de la chanson française.
L’enregistrement du concert à Avignon tel qu’il est conservé dans les fonds de l’INA est suivi d’un passage au « Petit Conservatoire de la chanson » de Mireille, en 1964, quelques mois après que cette émission ait révélée Colette Magny au grand public, deux poèmes de Victor Hugo mis en musique ainsi que l’incontournable Melocoton.