Il est des voix – elles sont rares – dont on tombe instantanément amoureux·se. Celle de Mathilda, d’une nonchalance vaguement désabusée, faussement boudeuse, a une profondeur de champ inédite qui nous fait basculer dans un monde frémissant et sensuel dont elle seule possède les secrets. On pense à Lana Del Rey, bien sûr, avec qui elle partage une adoration pour Nancy Sinatra, les actrices 60’s, les films de Lynch et la témérité de ne jamais lutter contre la tristesse et la mélancolie. Avec Mathilda, aussi à l’aise dans les graves frissonnants que dans les aigus aériens, le chant se fait poème, prière, sortilège.